Enfin ça, c'était chez les Mayas...

Chez moi, en compagnie de ma chère et tendre, de collègues et conjoints et de Louis-Marie Teisserenc, vigneron au Domaine de l'Arjolle, ce fût plutôt Noël avant l'heure !
 

Le hasard fût que nous soyons 13 attablés pour cet hypothétique dernier repas. Malgré une enquête approfondie, ni Jésus, ni Judas, ne furent démasqués.

Ce qui est certain, c'est que mon collègue Patrick fût touché par la grâce du Saint-Esprit, tant il sortit de jolis flacons de son escarcelle !... Hébétés, nous assistions à la multiplications des quilles ! Quelques-unes mériteraient, vous allez le voir, une béatification de son vivant...
 
Retours sur les grands moments de cette dégustation de fin du monde !

Après nous être affûtés les papilles en vidant cul sec un magnum de Champagne Georges Vesselle Bouzy Grand Cru millésimé 2006, nous entrions dans le vif du sujet avec un fort joli Chablis 1er cru Fourchaume 2002 de La Chablisienne.
 

S'en suivi pour votre serviteur LA baffe de la soirée ! Toujours sur ce très joli millésime en Bourgogne blanc, v'là t'y pas que le gars Patrick sort de son escarcelle un Puligny-Montrachet 1er cru "Les Combettes" 2002 du Domaine Jacques Prieur !!! Si la perfection n'est pas de ce monde, on s'en rapproche quand même grandement !... Au nez, une intensité aromatique titanesque... Les notes de noisette et de beurre si caractéristique s'élèvent, précises et grandioses, rejointes d'un soupçon de mirabelles... En bouche, même combat, c'est énormissime, d'un équilibre et d'une complexité rare. Et cela se termine évidemment par une finale interminable... Wahou...



Bref, pour les blancs, la messe était dite.
Après ça, l'humilité veut que l'on passe aux vins rouges.

Le p'tit blanc sans col, quant à lui, est déjà sur son p'tit nuage...
 
Après un Santenay 1er cru rouge 2007 un peu fatigué, nous passâmes à la deuxième quille du Domaine Jacques Prieur, le rare Meursault rouge 1er cru "Clos de Mazeray" 2007. Oui, vous avez bien lu Meursault ROUGE. Cette vigne héritée des Moines de Cîteaux produit depuis l'origine des vins rouges et blancs et est exploitée en monopole par le Domaine Jacques Prieur. C'est un sol de coluvionnage argilo-calcaire posé sur un ancien lit de rivière. Les pinots noirs sont plantés sur 0,55 ha.

Second coup de coeur de la soirée de votre serviteur... A l'image de son cousin blanc de Puligny, tout est là. Intensité aromatique, précision, équilibre, élégance... Re-wahou !

Pour ceux qui auraient eu un léger vague à l'âme à l'idée de périr avant minuit, celui-ci fût vite chassé par le bien-nommé Château Chasse-Spleen 2004 ! Etant souvent sévère avec les grands noms du Bordelais, j'avoue avoir été particulièrement séduit par ce vin, qui reste en plus, au regard des prix faramineux de certains, d'un excellent rapport qualité-prix.
 
 
Très belle découverte ensuite avec ce Grand Vin des Verdots 2008, l'un des fleurons du Bergeracois, produit par David Fourtout. Doté d'un beau nez très mûr, aux notes grillées de fruits noirs et de torréfaction, ce vin aurait bien mérité un carafage et d'être servi sur une belle pièce de boeuf braisé ou du canard ! Encore un bébé, qui en a "grave" sous le pied, comme disent les djeuns... A regoûter dans quelques années !
 

Après un Château Pradeaux 2000 un peu sur le déclin, mon troisière coup de coeur de la soirée fût sans conteste Château Montus 2001, qu'Alain Brumont dépeint lui-même comme l'un de ses plus grands millésimes. Les baies de tannat avaient atteints cette année-là des maturités exceptionnelles. Un vin à son optimum de dégustation, aux tanins veloutés et puissants. Les arômes se bousculent : baies de cassis, mûres, réglisse, cerise rouge, boîte à cigare... Re-re-wahou !
 

 
Après tout cela, je me faisais une joie de déboucher un Clos des Cîstes 2003 du Domaine Peyre Rose, bouteille rare et chère qu'avaient eu la gentillesse de m'offir mes collègues à ma pendaison de crémaillère. Au nez, l'excitation monta d'un coup tellement cela augurait de grandes émotions gustatives. Vraiment, un premier nez exceptionnel. L'attaque, franche et souple, d'une grande fraîcheur était tout aussi superbe. Puis... plus rien. Le développement s'arrêta aussi net. Une finale hyper courte. En deux mots : grosse déception. Non pas que cela ne soit pas bon. C'est très bon, certes, mais l'on peut espérer d'un vin qui se vend plus de 60 € de vous raconter une belle et longue histoire, une odyssée et pas juste une préface. C'est un peu dur comme jugement, mais c'est à la hauteur de ma déception !
 
La soirée se termina sur un autre paradoxe languedocien, ou plutôt LA cuvée Paradoxe 1998 rapportée par Louis-Marie Teisserenc du Domaine de l'Arjolle, grand monsieur du vin et homme charmant. Un vin des Côtes de Thongue, assemblage peu ordinaire de cépages méditerranéens (syrah, grenache) et de cépages océaniques (cabernet franc, merlot). Regoûté au calme le lendemain, le vin s'était ouvert et présentait de délicieux arômes de pruneaux cuits, de fruits rouges confits, de torréfaction, de terre fraîche, de réglisse. Des arômes d'évolutions tout en gardant une grande jeunesse. Paradoxe, vous avez dit, paradoxe ?... Ou plutôt la synthèse magique entre un Bordeaux et un Languedoc. Pour en savoir plus sur ce domaine atypique, cliquez ici.

Bref, cette année, la fin du monde n'a pas eu lieu, mais j'ai fêté plusieurs fois Noël ! Un grand merci à Patrick, Louis-Marie, Hélène et tous mes collègues, ce fût une superbe soirée ! :-) Et tous mes voeux pour cette nouvelle année !