En ce début septembre, Oléron portait si bien son surnom de "lumineuse"...
Après un été plus que maussade, les heureux vacanciers que nous étions, profitaient à fond des plages, marais salants et autres pistes cyclables, entourés d'heureux retraités et de quelques privilégiés qui, comme nous, avaient pu partir "hors saison"...
Les kite-surfeurs surfaient, les pêcheurs-à-pied pêchaient à pied, les flâneurs flânaient... Et nous, on était bien avec un verre de pineau en terrasse.
Je sais ce que vous vous dîtes :
"salauds !", "odieux connard !", "fumiers de lapin !"... suivis de noms d'oiseaux, tremblotant :
"Hé Hé Hé héron cendré !...", "Meu meu meu mouette rieuse !...", "Go go go goëland !..."
C'est bien compréhensible, je ne peux pas vous en vouloir. ;-)
Pour me faire pardonner, voici un florilège des bons plans
"Miam & Glou" que nous avons dénichés pendant notre séjour
(ndlr : ce billet n'est en rien subventionné par l'Office de Tourisme Marennes-Oléron, c'est cadeau).
Commençons par le
Glou.
Ici, nous sommes en aire d'appellation de
Cognac, et plus précisément du cru
"bois ordinaires", le moins "côté" des
6 terroirs de l'AOC. Produites sur des sols à dominante sablonneuse, vous découvrirez néanmoins des eaux-de-vie souvent plaisantes, qui vieillissent vite, plutôt légères et parfois iodées.
C'est aussi bien sûr, comme vu plus haut, le royaume du
Pineau des Charentes, "vins de liqueur" élaboré à partir de moût de raisin et de Cognac. Qu'il soit jeune, vieux ou très vieux, il se décline dans les trois couleurs (blanc, rosé et rouge). Et, bien qu'il soit le plus souvent consommé à l'apéritif, on peut l'associer avec de très nombreux mets,
de l'entrée au dessert.
Enfin, vous trouverez de quoi étancher votre soif
(de connaissance) de sympathiques
vins de pays charentais, à d'excellents rapport qualité-prix. Si les rouges ne m'ont pas enthousiasmés
(euphémisme), les rosés, en revanche, et surtout les blancs nous ont procurés bien du plaisir avec poissons, fruits de mers et autres crustacés
(tous frais débarqués du Port de la Cotinière) !
Découvert grâce au
wineblog de Patrick Maclart, je m'empressai d'aller visiter le
Domaine Favre & fils, considéré comme le meilleur sur l'île, certifié depuis peu en agriculture biologique
(ce qui représente un sacré défi pour un vignoble de plus de 40 hectares situés à quelques mètres de l'océan atlantique), et surtout réputé pour ses pineaux, en particulier son vieux pineau
"l'Insulaire".
Alors que l'AOC oblige à élever les pineaux au minimum 18 mois, la famille Favre fait vieillir les siens entre 36 mois pour les cuvées classiques (blanc, rosé et rouge) et 6 ans pour "l'Insulaire" (!).
Le Guide Hachette des Vins ne s'y trompe pas : "Teinté d'or à reflets ambrés, témoins d'un long vieillissement en fût, celui-ci développe au nez comme en bouche des arômes de fruits secs et de fruits confits. Agréablement fondu, le boisé vient en support d'une bouche charnue et puissante. On pourra profiter de cette bouteille sur une autre île... flottante, bien entendu".
Avec un superbe équilibre entre le fruit et les notes oxydatives, ils sont tous vraiment délicieux. Et à un rapport qualité-prix-plaisir, chers lecteurs, EX-CEP-TIO-NNELS ! Voyez plutôt, autour de 8 euros pour la gamme classique (bouteilles d'1 litre) et 11 euros pour l'Insulaire !
Tant qu'à parler de rapports qualité-prix de oufs, je vous laisse admirer les prix des vins de pays. Alors, évidemment, on n'est pas en face de "grands" vins, mais à ce tarif-là, c'est d'la balle, ma bonne dame ! Et comme j'aime à le répéter : "mieux vaut des vrais p'tits vins que des faux grands vins !".
Mention spéciale pour la cuvée "Péchapié" qui, comme son nom l'indique, ravira l'amateur de coquillages...
...et de crustacés.
Assemblage de colombard et de sauvignon, ça claque sur la langue, ça réveille les papilles, c'est tendu et iodé. On casse de la langoustine, et on se ressert !
Autre coup de coeur pour leur "rosé des perthuis", produit à partir de merlot et de cabernet franc. Un vrai rosé de soif, bien sec, pour les apéros sans fin et les barbeucs (et tout aussi à l'aise sur des produits de la mer) !
Malheureusement (ou tant mieux pour eux), inutile de courir chez votre caviste préféré pour faire le plein, puisque 95% est vendu directement au caveau. Les 5% restants chez quelques revendeurs et restaurateurs du coin. C'est terrible, vous allez être obligé de passer vos prochaines vacances sur Oléron. Trop dur, la vie.
Passons à présent au Miam.
Cuites à l'étouffée avec des aiguilles de pin, les moules se dégustent accompagnées de pain, de beurre salée et évidemment d'un coup de blanc ! (Attention, pensez à réserver !)
Et pour vos dîners en amoureux, voici deux adresses que nous avons particulièrement appréciées, qui proposent une cuisine à base de produits frais, locaux et de saison. Et évidemment une belle carte de vins (pas bête, la mouette) !
La Fleur de Thym à Saint-Denis d'Oléron.
Clos Saint-André de
Jérémie Mourat (100% chenin).
Ouh, ça déboîte, ça !...
Il y avait vraiment des vins d'enfer en Vendée.
Et surtout le
Relais des Salines, à Grand-Village
(ndlr : qui a comme devise : "qui sort du troquet doit rester à quai").
Filets de maigre aux pleurottes... A se damner !...
Cappucino de moules aux magrets de canard fumé...
et un
Menetou-Salon de M'sieur
Minchin !
Finalement, je vais peut-être changer de métier et postuler chez GéoGuide...
Mots-clés : Oléron,
cognac,
bois ordinaires,
pineau des charentes,
vin de liqueur,
vin de pays des charentes,
Favre et fils,
eglade,
la Fleur de Thym,
le Relais des Salines,
Fiefs Véndéens Mareuil,
Jérémie Mourat,
Ménetou-Salon,
Bertrand Minchin