Vins, Bières, Rebelles et Les Vins du Coin Version imprimable

Les fêtes de fin d'année approchent, et avec elles, les promesses de bonne tablée et de plaisirs hédonistes catégorie poids lourd.

C'est aussi du coup l'avénement des derniers salons des vins, l'occasion rêvée pour faire quelques emplettes pour vos repas de fêtes (vos autres achats, soyez sympas, faîtes-les chez votre caviste et pas dans les pousse-caddies !...).

Pour ceux qui résident dans mes terres d'adoption (le Nord de la France) ou dans mes terres d'origine (le Val de Loire), je vous invite à ne surtout pas rater deux excellents salons à venir !!! Avec dégustations, bien sûr, mais aussi conférences, concerts, rencontres...
 

Le salon "Vins, Bières, Rebelles", organisé par le trio Nicoletta Dicova, Jean Hummler et Patrick Böttcher,  se déroulera le dimanche 7 et le lundi 8 décembre sur le site de Tour & Taxis de l'Hôtel de la Poste. Il réunira 81 vignerons (principalement italiens), 13 brasseurs "rebelles" ainsi que d'autres acteurs du secteur.

"Nous voulons que ce salon soit un lieu de rencontre, de partage et de découverte entre deux mondes amis et interconnectés : celui du vin naturel et de la bière rebelle. Ce qui réunit ces deux mondes, c'est la philosophie des personnes qui se battent pour leur idéal derrière les bouteilles, qu'elles fassent du vin ou de la bière".

Retrouvez toutes les informations sur www.vinibirreribelli.net

 

 
L'association Les Vins du Coin fête ses 10 ans ! Elle rassemble 25 vignerons entre Loir et Cher engagés dans un même élan : celui de produire des vins honnêtes et... buvables. Des vins qui ressemblent à l'endroit d'où ils viennent.

Dans ce groupe, il y a des fils de paysans, des ex-citadins, des installés depuis 25 ans et d’autres depuis avant-hier, des vignobles de 3 à 20 hectares. Certains ont la fibre jardinière, d’autres sont plus vinificateurs. Mais tous ont conscience que la terre ne nous appartient pas et qu’il faut la respecter pour pérenniser leur métier. Tous sont prêts à prendre des risques pour produire de beaux raisins et les accompagner en cave pour qu’ils soient le reflet d’un endroit et d’une année. Ce sont ces valeurs et ce savoir-faire qu’ils ont envie de vous faire découvrir les samedi 6 et dimanche 7 décembre 2014 à Fossé (à 12 minutes de Blois). Pour cette édition anniversaire, chaque vigneron de l’association invite un autre producteur de cette « pure joie liquide » de la Loire viticole, de l’Auvergne au Muscadet. Leurs vins répondent aux mêmes critères : raisins issus de l’agriculture biologique, vendanges manuelles, pas de chaptalisation ni d’acidification, 40 à 50 mg de SO2 total maximum.

Retrouvez ICI le communiqué de presse de l'événement.

Site de l'association : www.lesvinsducoin.com

Le week-end prochain, vous ne pourrez pas dire que vous ne savez pas quoi faire (NB aux parisiens : vous êtes au milieu, faîtes votre choix) !

 



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Le Balluche de la Saugrenue Version imprimable

Il est arrivé à bon quai ! Sous son film plastique, le voici tout rutilant, enfin entre mes mains : "Train Fantasque", le nouvel album du Balluche de la Saugrenue !


Couverture créée par le talentueux Grégory Tschanturia de Brush

"Il revient dans ma mémoire... des souvenirs familiers..." chantait Charles Trenet.

A l'écoute de ces chansons réalistes, dignes héritières des plus beaux morceaux du Musette de l'entre-deux-guerre, des java-dub, paso-punk et autres swings encanaillés, les images me reviennent, elles affluent dans mon cerveau tels les triolets d'une valse déchaînée.

Une caravane, un vieux micro, une TSF, une guinguette improbable sur les bords du Mékong, des chaussures blanches et noires, une paire de bretelles, des gens heureux qui dansent...
 

Je suis très ému à l'écoute de ces morceaux. Certains, je les connais depuis des années, je les ai entendus un nombre incalculable de fois...

Je les découvre sous un nouveau jour. Comme les gens, ils changent, ils mûrissent au fil des arrangements et des interprètes qui les servent. Les voici gravés sur sillon. Les morceaux s'enchaînent, la machine à remonter le temps s'ébranle.
 

Alors que j'ai quitté cette aventure depuis des années, je découvre, surpris, que mon nom figure en bonne place parmi les personnes remerciées. Merci les copains, ça me touche infiniment.
 

Souvent, que ce soit dans le monde de l'art ou du vin, on évoque une soi-disant fusion entre tradition et modernité. Cette notion, si souvent galvaudée, sied en l'occurence parfaitement à leur musique hybride, qui puise dans les sons et l'imaginaire d'une époque pour mieux les transformer en musique d'aujourd'hui, à grand coup de rythmiques et influences du XXIème siècle.

Subitement, j'ai envie d'un jus de copain. De celui qu'on servait dans les caboulots du Ménilmontant ou les guinguettes du Val de Marne. Un jus polisson, charmeur, les bretelles à l'air et la guitare manouche entre les mains, qui vous parle avec l'accent parigot, la clope au coin du bec.

J'ai envie d'un ballon de Gamay qu'aurait ramené un accordéoniste auvergnat dans sa besace... d'une coupe de champagne sur une péniche qui aurait descendu la Marne puis la Seine jusqu'à Padam... Ouais, je m'enverrais bien un sauvignon tourangeau, un p'tit blanc sans col de derrière les fagots, arrimé au zinc d'une guinguette pirate...

Cela tombe bien, c'est l'arrivée du Beaujol'pif nouveau, et j'ai récupéré quelques quilles de Jean-Paul Brun !
 

Point d'arômes chimiques de fraise tagada ou de banane Haribo, mais des p'tits fruits rouges et noires, en veux-tu, en voilà, saupoudrés d'une bonne lichette de poivre blanc ! Mon vieux, oublie la poire, fais plutôt péter la rillette !

Musique !






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Vouvray, après les vendanges, l'heure du bilan Version imprimable

Quelques semaines après la fin des vendanges sur l'aire d'appellation Vouvray, voici quelques nouvelles fraîches de ce vignoble (si cher à mon coeur et à mes papilles) qui fût si brutalement touché par la grêle le 17 juin dernier.
 

Je remercie sincèrement Marie Thomas (Syndicat des Vins), Astrid Marie (Domaine Boutet-Saulnier), Philippe Thierry (Cave des Producteurs) et Christophe Vigneau-Chevreau (Domaine Vigneau-Chevreau) pour leurs témoignages.

Communiqué de presse, Syndicat des Vins de Vouvray, le 12/11/2013 :

"Marqué par un orage de grêle particulièrement dévastateur le 17 juin dernier, le millésime 2013 est aujourd’hui vendangé à Vouvray. En effet, on a pu déplorer des dégâts sur plus de la moitié du vignoble de l’appellation (2200 hectares) dont la majorité anéantie à plus de 80%. Fort heureusement, la part du vignoble indemne ou faiblement impactée ce jour-là, permet une production de Vouvray 2013 qui présentera un déficit de récolte.

Face à cette situation exceptionnelle, une dérogation a été accordée aux producteurs les plus sinistrés pour s’approvisionner auprès de leurs collègues de l’appellation épargnés par la nature. Le rendement a été abaissé pour l’ensemble de l’appellation (de 52 à 45 hl/ha pour les vins tranquilles, de 65 à 55 hl/ha pour les fines bulles au lieu des 65 hl/ha) et chaque dépassement a du faire l’objet d’une demande individuelle de la part des vignerons (jusqu'à 60 hl/ha pour les vins tranquilles et 75 hl/ha pour les fines bulles).

La chaleur de l’été a fait un beau travail sur les vignes sinistrées et ce phénomène a permis de rattraper le retard pris en début de saison sur les vignes indemnes.

Malgré des conditions de récolte rendues difficiles par une météo chaude et humide, les vignerons ont été tout à l’attention de ces raisins rescapés et leur savoir-faire permettra de présenter un millésime 2013 de qualité, majoritairement élaboré en fines bulles avec de belles cuvées de Vouvray tranquille sec ou demi-sec.

L’épisode de grêle du millésime 2013 marquera l’histoire de l’appellation comme 1930 ou 1982. On se souviendra de ce millésime, certains vignerons fortement touchés rencontreront des difficultés après cette année 2013, consécutive à 2012 qui était déjà déficitaire du fait du gel.

A l’issue des vendanges, on peut conclure que tous les vignerons se sont mobilisés pour passer le cap et ont mis tout en oeuvre pour pérenniser leur exploitation et leur appellation, ils pensent déjà au millésime 2014…".


Astrid MARIE, Domaine Boutet-Saulnier, le 31/10/2013 :


"17 juin 2013, 5 heures du matin. C'est comme un mauvais film à la différence qu'il faut rester jusqu'à la fin, personne ne peut quitter la salle. Il faut imaginer que tout n'est pas perdu... On frôle les larmes mais on se doit d'écrire la suite et une belle fin au scénario ! Et tout n'est pas perdu, nous avons vendangé, et cela c'est important : 18 hl/ha sur l'ensemble du domaine (10 ha), une petite récolte mais récolte quand même ! Trier la pourriture installée suite aux semaines chaudes et humides - tendance générale au Val de Loire - mais vendanger "à tout prix", gérer l'urgence d'une météo encore capricieuse. Aujourd'hui rentrée au chai, la récolte est prometteuse, les vinifs se passent bien, tout est "droit" sur un millésime marqué par une belle acidité !
 
Pour aborder les points développés dans ton post de juillet :
- Nous sommes assurés et avons eu la chance d'acheter à un confrère suite autorisation préfectorale (dans la limite de ce que les douanes nous accordaient, heureusement car nous n'avons pas de stock)
- Pour ce qui est des grapillons visibles après la grêle, malgré un état sanitaire globalement convenable, nous atteignons à ce jour 10 / 10.5 degrés potentiels (et là je ne mentionne pas l'acidité !).
- Quant à la solidarité "active"... Chacun sait sur qui il a pu réellement compter.
 
Depuis peu, certains ont annoncé se retirer de la profession : y a-t-il réellement un lien avec les intempéries du 17 juin ?? La météo, la lassitude et les difficultés du métier auront certainement eu raison de leur passion. Et cela, c'est peut être plus triste que la grêle".

Philippe THIERRY, Directeur de la Cave des Producteurs, le 31/10/2013 :

"Concernant la Cave des Producteurs, nous estimons la perte de récolte aux alentours de 45%, avec de grandes disparités entre nos adhérents. Nous aurions bien aimé que "dame nature" soit bienveillante à notre égard après la grêle du 17 juin, mais si l'été fût très agréable, les épisodes pluvieux de septembre et octobre ont fait s'envoler nos espoirs. Les vins de base pour mousseux et pétillants se présentent bien, les vins tranquilles seront plutôt de type sec, néanmoins nous pourront trouver des lots de demi-sec chez certains, avec un bon équilibre alcool-sucre-acidité".

Christophe VIGNEAU-CHEVREAU, Domaine Vigneau-Chevreau, le 31/10/2013 :

"Pour résumer, après la grêle de juin et l'été plutôt beau, la période de maturité s'est déroulé dans l'humidité. Le millésime est donc avorté car la pleine maturité n'a pas était atteinte. Le mois d'octobre a reçu environ 100 mm de précipitation, ce qui est trop pour espérer une certaine concentration. Le rendement autour de 30 hectolitres par hectare n'est pas trop mal vu les dégats de grêle sur 15 hectares. Vivement 2014...".

Qu'on se le dise, il y a et il y aura donc du Vouvray à vendre ! Les vignerons de Vouvray (et des autres régions touchées par les intempéries cette année : Cahors, Bordeaux, Bourgogne, Bergeracois...) ont besoin de vous. La prochaine fois que vous allez chez votre caviste préféré, ne les oubliez pas ! Ayez le lever de coude solidaire !

Souhaitons aux vignerons que le millésime 2014 se montre clément et généreux !...

 


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Vouvray, un mois après la grêle... Version imprimable

Le 17 juin dernier s’abattaient sur le vignoble vouvrillon des orages de grêle d’une extrême violence, traversant l’appellation Vouvray d’Ouest en Est, en touchant particulièrement les communes de Parçay-Meslay, Rochecorbon, Vouvray, Vernou-sur-Brenne, Chançay et Reugny.

Le bilan, terrible, ne se fait pas attendre : les 2/3 des vignes, soit environ 1500 des 2200 hectares que compte l’appellation, sont considérablement touchés, entre 20% et 100% selon les parcelles.

Vouvray, c’est chez moi. Les vins de ces plus dignes représentants ont constitué pour moi la clé d’entrée dans l’univers des grands vins blancs et, par là-même, m’ont fait tomber amoureux du chenin. J’y ai fait les vendanges. Les images de désolation à la télé me retournent le bide. J’y connais de nombreux vignerons. Je pense avec une infinie tristesse à ceux qui voient des années de travail réduites à néant, en simplement quelques minutes.

Après déjà 2 millésimes compliqués (en particulier 2012 avec des rendements très faibles), nul doute que certains vont jeter l’éponge, fût la première pensée qui me vient à l’esprit.

Au moment du drame, il y a un peu plus d’un mois, j’ai été frappé par le nombre de ragots et d’idioties lus ici et là dans la presse régionale (la Nouvelle-République, pour ne pas la nommer…) et sur les réseaux sociaux. Frappé également par le manque de pudeur avec lequel certaines personnes s’étaient empressées de colporter n’importe quoi sur ce qui était arrivé à tel ou tel vigneron (François Chidaine en particulier, pour ne pas le nommer...).

A contrario, je n’ai pas voulu parler de cet événement « à chaud ». Je n’ai pas voulu faire dans la surenchère émotionnelle.

« Laissons-les estimer avec précision les dégâts, laissons-les encaisser le choc et panser les blessures de la vigne », me suis-je dit à l’époque. Car l’on ne peut imaginer, nous autres observateurs, le traumatisme subi par un viticulteur en découvrant ces vignes en lambeaux...

Après un peu plus d’un mois, il me semble à présent pertinent d’essayer de prendre un peu de hauteur pour estimer globalement la situation, des problématiques qui risquent d’en découler et de tenter d’évoquer (modestement) quelques pistes de sortie de crise. Je ne vous parlerais donc pas ici de cas particuliers, mais plutôt des enjeux pour l’appellation Vouvray dans son ensemble.

Afin d’avoir des élément précis, j’ai pris contact avec le Syndicat des Vignerons de Vouvray (Marie Thomas, chargée de communication) et la Fédération des Associations Viticoles d’Indre-et-Loire (Guillaume Lapaque, directeur). Je tiens à les remercier tous deux sincèrement pour leur disponibilité.

Corrigeons d’abord une contre-vérité et une fausse-bonne idée :

- Il n’est pas tombé de grêle à Montlouis, contrairement à ce qui a été dit ici et là.


- L’achat de raisin (sous réserve d’autorisation préfectorale pour ceux qui n’ont pas le statut de négociant) comme solution ultime préconisé par un journaliste de la Nouvelle République n’a aucun sens : pour pouvoir produire des vins en AOC Vouvray, il faut que les raisins proviennent de l’aire d’appellation… et non des voisins de Montlouis ou de Saumur… Il va sans dire qu’au vu des dégâts, on imagine mal un vigneron de Vouvray en capacité d’en vendre à d’autres… Tout comme cela n’aurait pas de sens d’acheter des raisins ailleurs pour produire des vins mousseux ou tranquilles déclassés en vins de pays ou en vins de France, puisque la problématique est bien de pouvoir honorer des commandes de vins sur le marché des vins en AOC Vouvray.

De la question des stocks et des assurances…


Les stocks disponibles constituent évidemment le problème n°1. Aujourd’hui, le marché peut être approvisionné en vin de Vouvray. Mais que se passera-t-il l’année prochaine et dans 2 ans quand les stocks des millésimes précédents seront écoulés ?... Car pour ceux qui ont eu des vignes très endommagées et qui n’auront pas ou très peu de récolte en 2013, s’effectuera la double peine puisque la récolte 2014 sera elle aussi réduite du fait de l’état des ceps.

Le risque est donc grand qu’à moyen terme, les producteurs perdent des marchés. Et que, s’agissant de la grande distribution ou de l’export, qu’ils ne soient remplacés par d’autres vins (effervescents notamment).

Autre aspect, depuis plusieurs années, la grêle (comme le gel) n’est plus considérée par l’Etat comme une « catastrophe naturelle », puisque les producteurs peuvent contracter des assurances privées supposées couvrir ces risques. Sauf que le coût de ses assurances est très élevé (exorbitant, diront certains…). Résultat, très peu de domaines s’assurent, et préfèrent plutôt constituer un stock quand ils le peuvent. Problème majeur, ce « trésor de guerre » ou plutôt cette « assurance-vie » est lourdement taxée fiscalement.

In fine
, vous l’aurez compris, les « petits » domaines n’ont ni les moyens de contracter une assurance ni de constituer des stocks tampons.

Le coût de la remise en état…

Après une catastrophe pareille, vous devez urgemment intervenir sur le vignoble pour éviter la prolifération des maladies, sauver ce qui peut être sauvé et panser les ceps blessés. A grand renfort de main d’œuvres, ce qui a bien sûr un coût, lequel ne sera compensé par aucune entrée financière puisque la production de l'année sera quasi-nulle… Mais si vous ne faites rien, vous perdez tout… La quadrature du cercle, en somme.

La solidarité s’exprime…

Heureusement, des choses se mettent place et le beau temps est revenu en Touraine !

Comme l’indique Marie Thomas, chargée de communication du syndicat, les vignerons ont reçu de très nombreux témoignages de soutien de la part des professionnels, des amateurs, des journalistes, des blogueurs...

Dans les 15 jours qui ont suivi, tous les vignerons sont mobilisés et la météo plus clémente a permis de travailler dans de bonnes conditions et de favoriser la floraison des grappes rescapées. Peut-être que les difficultés auront resserés des liens souvent distendus entre de nombreux vignerons de l'appellation, c'est tout ce que l'on peut souhaiter...

Le syndicat des vins s’est efforcé de répondre aux demandes des sinistrés et s’est mobilisé pour rencontrer à plusieurs reprises le Préfet et les responsables des pouvoirs publics ; en conseillant aux vignerons impactés par la grêle d’établir un prévisionnel sur 3 ans afin d’anticiper au mieux les difficultés conjoncturelles liées à cet épisode climatique. Le Syndicat a également rencontré une commission d’enquête de la DDT pour le zonage des parcelles grêlées et un éventuel dégrèvement de la taxe foncière sur le non bâti TFNB.

La situation dans les vignes 1 mois après s'améliore (source syndicat des vignerons) : « la vigne repart, le soleil et la chaleur redonnent du baume au cœur des vignerons. Le vignoble reverdit et compense son retard. La croissance est très rapide maintenant sous l’effet de sols chauds et humides en profondeur. En situation climatique normale, les vignes sont aux stades « grain de poivre » à « gros pois ». Pour les vignes ayant souffert de la grêle du 17 juin, le retard des grappes principales est faible (petit plomb). De nouvelles inflorescences apparaissent parfois sur les jeunes rameaux des vignes grêlées et sont au stade grappes visibles, comme le seraient des grapillons ».

Des actions de solidarité ont été mises en place, comme la soirée SOLIWINES organisée à la Guinguette de Tours le 16 juillet avec concert gratuit du groupe MAURITO et surtout rencontres et dégustations avec les vignerons vouvrillons sinistrés. D’autres actions ont eu lieues ou sont en cours, initiées notamment par des cavistes et restaurateurs.


Pistes de réflexion…


Alors qu’en Bourgogne, on évoque aujourd’hui la mise en place de « boucliers anti-grêle », d’autres voix s’élèvent pour permettre d’augmenter les rendements maximums autorisés lors de millésimes exceptionnels, à la fois qualitatif ET quantitatif. Tous les vignerons à Vouvray se souviennent en effet du millésime 1990 où, à la qualité exceptionnelle de la vendange, s’ajoutait une récolte pléthorique. Nombre d’hectolitres avaient donc fini chez le distillateur… Sauf qu’en 1991, terrible année de gel et récolte quasi-nulle. L’appellation mît au moins 10 ans à s’en remettre, et tous à l’époque furent plus qu’amers, en songeant à ces hectolitres perdus... A ma connaissance, ce dispositif est à l’essai dans plusieurs vignobles, en particulier à Chablis (que l’on me corrige si je me trompe). Si le principe me semble pertinent, il conviendrait néanmoins de « border » au maximum ce type de dérogation, pour ne pas laisser la porte ouverte à toutes les dérives.

L’autre levier pour se prémunir de ses catastrophes climatiques serait d’abaisser la fiscalité sur les stocks pour permettre aux producteurs de constituer des stocks-tampons suffisants (en plus, cela ne ferait que renforcer la qualité des vins effervescents...). Des actions sont actuellement menées en ce sens en direction des pouvoirs publics.

Et à présent, que peuvent faire les amateurs de Vouvray ? Continuer à en acheter, bien sûr, mais surtout être fidèles à vos vignerons préférés dans les années qui viennent car les effets se verront vraiment sentir à moyen terme !

Et pourquoi ne pas lancer une grande action solidaire ? Comme par exemple une opération de « parrainage des ceps abîmés » ? Cette idée, évoquée avec Guillaume Lapaque, pourrait consister à faire un don par cep. Pour ce faire, plusieurs questions de faisabilité se posent :
- Quel organisme collecterait les fonds ?
- Quel montant par cep ?
- Sur quels critères transparents les fonds seraient-ils distribués ?
- Possibilité pour les donateurs de déduire ces sommes fiscalement ?

Je me tiens évidemment à la disposition des personnes concernées pour apporter tout mon soutien au montage et à la promotion d’une telle opération !

Pour finir, et au lendemain des orages de grêle qui se sont abattus en Bourgogne et à Limoux, j’ai évidemment une pensée solidaire pour tous les autres vignerons des régions touchés depuis 2 mois par les intempéries (Champagne, Cahors, Pommard, Volnay, Meursault…). Si 2012 fût surnommée « deux-mildiou-ze », nul doute que ces événements climatiques resteront dans la mémoire à l’évocation du millésime 2013.

Soyons solidaires ! Et faites comme moi, buvez du Vouvray !


Et si vous préférerez les vins rouges, jetez-vous sur la cuvée "Grêle 2012", petite bombe de fruits rouges et d'épices... un vin issu de la communauté vigneronne pour venir en aide au Château de Roquefort dont le vignoble avait été complètement détruit l'an passé par la grêle.



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Le Guide de l'Alter-Vin Version imprimable

Je n'aime pas les guides de vin. Je n'en ai jamais acheté par le passé. L'avis de critiques/spécialistes autoproclamés ne m'intéresse pas. Et bien que cela puisse parfaitement servir à caler un meuble, j'ai toujours trouvé la lecture de ces "annuaires téléphoniques" quelque peu indigeste...

Attention, je ne dis pas que ce n'est pas utile pour bon nombre de vignerons ! Pour ceux qui démarrent leur activité notamment, c'est évidemment un moyen de communication souvent indispensable et qui peut s'avérer efficace, parallèlement à d'autres.

Bref, je ne vais pas commencer à faire une critique en règle des différents guides... sujets battus et rebattus maintes et maintes fois... Et puis, je préfère partager des choses positives et intéressantes plutôt qu'en descendre d'autres en flamme...

Tout ça pour vous dire que j'ai fait une exception à la règle : j'ai acheté le Guide de l'Alter-Vin de Messieurs Septime et Baraou, qui avaient déjà "commis" un premier ouvrage très éclairant sur les dérives du secteur viti-vinicole depuis l'après-guerre, "La face cachée du vin". A la fin duquel, en signe d'espoir, ils mentionnaient quelques noms de vignerons libertaires, anti-conformistes, pionniers et résistants face à la standardisation de plus en plus prononcée de nos chers breuvages bachiques. Bref, l'avenir du vin de qualité !
 

 
Suite logique donc que ce guide, composé d'une introduction prolongeant leur réflexion et apportant un certain nombre de clés pour mieux comprendre le vin, et de portraits de 133 "alter-vignerons" qu'ils jugent "hors du commun". Avec, en final, leur coup de coeur, "l'alter-vigneron de l'année".
 
Mais alors, pourquoi ai-je dérogé à la règle ?
Qu'est-ce qui m'a séduit dans cette démarche ?

Tout comme pour la musique ou le cinéma, d'autres passions, j'ai toujours fait mes plus belles découvertes via le partage avec d'autres. Et c'est précisément le propos de ce livre, qui ne prétend en aucun cas faire une liste exhaustive, mais qui présente les coups de coeur des deux acolytes : des vignerons, leur travail mais surtout leur histoire, leur démarche, leur philosophie de travail. Avec comme critères, des vins "buvables, honorables et durables". Bref, une attitude franche et honnête.

Extrait de l'introduction : "Les vignerons rencontrés produisent des vins "buvables", c'est-à-dire des vins qui offrent des qualités gustatives, des complexités d'expressions dans la dimension de leur terroir et de chaque millésime. Mais aussi "buvables" par leur aptitude à être ingurgités comme des aliments liquides dans le cadre d'une alimentation équilibrée. Leur production est "honorable" et elle est "durable". Pour autant, nous n'avons jamais eu la volonté de réaliser une sélection exhaustive, ni même impartiale."

Vous ne trouverez donc pas dans ce guide de hiérarchie ou de notes sur 100, mais simplement des informations pouvant guider vos choix de consommation et attiser votre curiosité.

Lire le Guide de l'Alter-Vin, c'est comme discuter autour d'une bonne bouteille avec deux copains tout aussi passionnés, qui vous font partager leur expériences et leurs bonnes adresses. C'est partir à la découverte de vignerons sincères dans leur démarche, militants et artisans. C'est découvrir de belles histoires humaines. Loin du marketing et des belles étiquettes...

Bref, ça donne soif, très soif... et surtout l'envie de faire une énôÔôrme tournée des domaines !!!

Merci pour vos caftages, les garçons, on attend l'édition 2013 avec impatience !

Supplément d'âme Version imprimable

Ces derniers jours, bon nombre d'articles sont parus sur l'extravagance du prix de certains vins, notamment sur un classement des 50 vins les plus chers du monde.

A ce sujet, je pourrais, comme d'autres commentateurs, m'interroger sur la fixation de ces prix, sur les mécanismes d'offre et de demande, de snobisme et de marché du luxe, poser la fameuse question "mais un vin vaut-il vraiment un prix pareil ?" pour répondre qu'évidemment non... etc.. etc... et bla bla bla...

Une autre question, à la suite, serait "un grand vin est-il forcément cher ?". A laquelle, déroulant une démonstration pleine de bons sens, et exemples à l'appui, je répondrai également par la négative.

Non, aujourd'hui, à la lecture d'une fantastique bande-dessinée, j'ai envie de répondre à la question : "qu'est-ce qu'un grand vin ?" (ndr : dans le sens d'exceptionnellement bon).
 
 

Vous parlerais-je, tel l'oenologue, de "vins sans défaut technique" ? D'équilibre entre l'acidité, le sucre et l'alcool ? De la qualité des tannins ?...

Je pourrais vous parler de complexité, à n'en point douter... de pureté, d'équilibre, de longueur... voire même, à la façon québecoise, de "toucher de bouche".

Evoquer la non-standardisation, la singularité. L'empreinte d'un lieu, la patte d'un vigneron.

Ou écrire siplement... qu'un grand vin, c'est un peu comme un(e) ami(e), un héro, un(e) amant(e). Il vous émeut, vous émerveille, vous fait vibrer.

Bref, il vous fait sentir plus vivant.

Et qu'ont-ils de plus ?

Un supplément d'âme
...

NB : encore merci à Turalo pour m'avoir offert cette magnifique BD !

L'histoire : Dublin, capitale de l’Irlande. Chaque jour, un homme rondouillard et joyeux se rend à l’heure du déjeuner au même endroit par le même chemin : sur le quai, en face d’un immense immeuble vitré abritant les bureaux d’une entreprise qui n’a jamais reçu aucune réclamation et n’a jamais fait aucune publicité pour le produit qu’elle commercialise… Chaque jour, la même musique : un homme vient et déjeune. Peu à peu, l’homme devient l’objet d’enjeux qui le dépassent. Tout le monde spécule sur son compte : pour les uns, c’est un écrivain qui prépare un livre sur les oiseaux ou les poissons, pour les autres le moyen d’arrondir les fins de mois en pariant sur l’heure exacte de son arrivée au lieu-dit. Mais tous ont en commun un profond attachement pour cet homme. Que ce soit Willie qui se sert de lui comme modèle pour ses sculptures ou Camille Desmoulin, un Français venu en Irlande pour raisons professionnelles. Il se trouve que l’homme-mystère a en fait réussi un exploit inimaginable et involontaire : sauver la Terre et déclencher une paix mondiale grâce aux rêves, par le biais d’un réseau social ! Mais un beau jour, le bel ordonnancement est perturbé : l’homme ne s’est pas rendu sur le quai. Commencent alors les plus folles interprétations…