Idées reçues et corrigées #4 : il n'y a pas de bons vins en Vendée Version imprimable

Et bah si.

La preuve, en voici un bon exemple : la cuvée "Les Clous" 2012 de l'excellent Domaine Saint-Nicolas dirigé par Thierry Michon.
 

 
J'en connais certains, qui auront lu trop rapidement, prêt à s'exclamer : "Quoi, un Saint-Nicolas de Bourgueil au goût d'algues ? Je connaissais le goût de poivron vert, mais de là à parler de brises marines !..."

Que nenni, ne te méprends donc point, cher(e) lecteur(-trice) ! Rien à voir avec du cabernet franc tourangeau pas mûr. C'est pas du breton, c'est du (fief) vendéen ! Du Fief Vendéen Brem, même, car cette toute jeune AOC (reconnue par l'INAO en 2011, après 20 ans de travail, auparavant classé AOVDQS) compte aujourd'hui 5 crus communaux : Brem, Chantenay, Fix, Mareuil et Pissotte !

"Quoi, mais depuis quand ils font du pif, les vendéens ?"
pensent certains (inutile de vous planquer derrière votre écran, les ricaneurs, vous êtes pris en flag' !).

Et bien, depuis près de 12 siècles, comme le précise le site internet des Fiefs Vendéens :

"C’est aux légions romaines que l’on doit l’introduction de la vigne en Vendée. Les Fiefs, ces terres dépendant d’abbayes datent du IXème siècle et se sont imposés sur les parcelles aptes à produire du vin. Le nom de « Fiefs Vendéens » a remplacé celui « d’Anciens Fiefs du Cardinal » qui évoquait le souvenir de Richelieu, l’Evêque de Luçon, ayant selon la tradition apprécié les vins. En effet, Rabelais qui étudie à l’abbaye de Maillezais, puis Richelieu, alors évêque de Luçon, qui fait don aux pauvres des vignobles de son évêché, donnent une impulsion aux vins locaux. Mais son isolement va interdire à la Vendée de bénéficier, comme du reste du littoral, du coup de pouce économique des marchands hollandais. La période troublée de la Révolution et des guerres de Vendée, à laquelle le département paiera un lourd tribu humain, achève de marginaliser ce terroir. La vigne pourtant, saura y subsister, mais pour la seule consommation des paysans".

Après ces méandres de l'Histoire, on assiste depuis quelques années à une belle dynamique des vignerons de cette toute jeune AOC, même si, pour l'heure, peu de domaines ont réussi à se faire connaître réellement dans le monde du vin.

S'il en est un qui bénéficie à l'heure actuelle d'une véritable reconnaissance, c'est bien le Domaine Saint-Nicolas de Thierry Michon.

C'est en 1960 que Patrice Michon s'installe à Brem-sur-Mer sur quelques ares de vignes appartenant à son père. Petit à petit il achète des vignes pour augmenter son patrimoine viticole qui atteint aujourd'hui 32 hectares. En 1970, il s'installe à l'Ile-d'Olonne et y construit un chai moderne de vinification. Rejoint en 1984 par ses deux fils, Thierry et Eric, ils vont bouleverser les habitudes vendéennes pour donner à leurs vins une empreinte et un label très particuliers. Ces terroirs composés de sols argileux et schisteux sont cultivés en biodynamie depuis 1995.

 


Les cépages pinot noir, gamay, cabernet franc et négrette (cépage traditionnel de l'AOC Fronton près de Toulouse) servent à l’élaboration des vins rouges tandis que les cuvées de blanc sont élaborées à partir de chenin, chardonnay et groslot gris cultivés à faible rendement.

Les blancs et les rosés subissent un pressurage pneumatique et une vinification en cuves inox tandis que les vins rouges sont vinifiés en foudres de bois et les cuvées terroir en fûts de 400 et 600 litres. Au final, les cuvées produites sur le domaine sont fruitées, équilibrées et rafraîchissantes tandis que les vins de garde sont amples et concentrés.

Alors que d'excellentes initiatives visant à redorer le blason des vins du Muscadet voient le jour, j'avais envie de vous parler aujourd'hui de cette cuvée de la Vendée voisine que j'apprécie tout particulièrement.

Au menu d'une dégustation que j'animais hier, j'ai été à nouveau frappé par la pureté des vins de Thierry Michon : "Les Clous" 2012, c'est pas la mer à boire... mais c'est quand même sacrément iodé !...

Et c'est plutôt inhabituel en termes d'encépagement puisque composé de chenin (45%), de chardonnay (45%), le tout complété par 10% de groslot gris. Côté rendement, le millésime 2012 fût rude (17 hl/ha).

Rarement il m'a été donné de ressentir avec autant de précision cette impression saline sur un vin blanc. Ne serait-ce qu'au nez, les notes iodées sont omniprésentes et se mêlent magnifiquement avec des arômes fruités voire légèrement mentholés.

En bouche, ça claque, c'est tendu, racé, minéral. La définition même pour moi de ce que j'appelle la "verticalité" dans un vin. Point d'opulence, ici. Mais de la précision et de la droiture. Bref, je surkiffe ce genre de vin blanc. J'aime pas les vins mous, que voulez-vous. J'aime qu'il y ait de la profondeur dans un vin, le côté bling-bling d'un vin bodybuildé m'ennuie très rapidement.

Parfait à l'apéritf pour attiser vos papilles, ce meilleur pote des huîtres saura sublimer votre plateau de fruits de mer !

Inutile de laisser vieillir au fond de la cave, ce type de vin s'apprécie sur la fraîcheur de sa jeunesse. Par contre, je vous invite à découvrir après quelques années de garde ses magnifiques cuvées "Le Poiré" (100% négrette) et "La Grande Pièce" (100% pinot noir, avec beaucoup d'extraction). A l'aveugle au milieu, respectivement, de jolis quilles de Fronton ou de Bourgogne, ça pourrait en surprendre quelques-uns !... ;-)

Bref, open your glass and your mind will follow.

Autre idée reçue et corrigée, le rap, c'est un truc de banlieue urbaine.
Bah non, on en trouve même en Vendée...
 


"On est des fous, (ouais)
Des ventres à choux
Comme des sapajoux
On débarque sur l'beat
On fout la merde et c'est tout
Fait pas l'caïd, on sait qu't'as les pétoches
Fait pas l'cake, mec, on a la brioche..."
 


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Idées reçues et corrigées #3 : un whisky foncé est meilleur qu'un whisky clair Version imprimable

Comme Sandrine Goeyvaerts a la bonne idée d'écrire ses "IdéalaKon" sur le vin, j'me suis fait couper l'herbe sous le pied (ou décavailloner le cep, si vous préférez) pour parler de ces "crémants forcément moins bons que des champagnes" et des "vins natures qui pueraient du cul"... thèmes qui faisaient partie de ma liste d'idées reçues à corriger...

Comme en plus, elle a l'outrecuidance de les corriger de fort belle façon, je ne peux que vous inviter, chers lecteurs, à aller faire un tour du côté de la PinardotheK pour lire sa prose.

Puisqu'elle le prend comme ça, j'm'en vais faire un tour du côté du rayon whisky !

 
Idées reçues et corrigées #3 : un whisky "foncé" est meilleur qu'un whisky "clair"
 
Selon les études marketing, en tout cas, les whiskies de couleur "foncée" se vendraient mieux... C'est pour cela qu'un certain nombre de distilleries et autres "blenders" (négociants en whiskies qui assemblent des whiskies provenant de différentes distilleries) utilisent des colorants, en particulier du caramel pour "intensifier" la couleur et cacher la misère au niveau gustatif. Si, si.

Mais peut-on se fier à la couleur d'un whisky pour en apprécier la qualité ?

Point du tout.

Explications.

Lorsqu'une eau-de-vie, peu importe laquelle (whisky, cognac, rhum, etc.), coule de l'alambic, elle est translucide.

Ce n'est qu'au cours de l'élevage en barrique que cette eau-de-vie se colore au contact du bois. La couleur du produit final dépendra donc du type de barrique utilisée. Et du type de spiritueux ou de vins contenu précédemment !

Sachez en effet que vos "single malts" (whiskies à base d'orge malté produit par une seule distillerie écossaise) préférés vieillissent, hormis quelques notables exceptions, dans des fûts déjà usagés.

A contrario, les producteurs américains de Bourbon (whiskies produit dans l'état du Kentucky, à base de 51% minimum de maïs) utilisent toujours des barriques neuves, brûlées à l'intérieur.

Ce faisant, les barriques de bourbon (chêne blanc américain) sont revendues dans le monde entier, à d'autres distilleries écossaises, irlandaises ou encore japonaises. Ces barriques étant les moins onéreuses sur le marché, ce sont celles qui sont les plus fréquemment utilisées.

Mais les distilleries, notamment écossaises, utilisent d'autres types de barriques pour l'élevage de leurs whiskies, qui apportent chacune des notes particulières aux whiskies et une coloration plus ou moins foncée :
- Xérès (notes de fruits secs et d'épices douces)
- Porto (notes de cacao, de fruits noirs)
- Sauternes (notes de miel et de citron)

Mais aussi des fûts ayant contenus du Rhum, du Madeire, du Châteauneuf-du-Pape, du Bordeaux, du Marsala... On parle également de "hogshead", fût reconstitué à partir de duelles de différents fûts de bourbon par le maître tonnelier de la distillerie... Bref, la liste est longue !

Certaines distilleries comme Glenmorangie (cf. photo) ou Benriach proposent des "finitions" en fût de sauternes, xérès, porto... Chaque version présente donc une couleur différente. Certaines autres comme Balvenie ou Macallan (pour ne citer que des distilleries connues) proposent des whiskies avec double ou triple "maturation", c'est-à-dire un passage dans des barriques ayant contenues différents types de spiritueux ou de vins.

Vous l'aurez compris, la couleur d'un whisky n'est que FACTUELLE.

Voici néanmoins quelques points qui peuvent vous aiguiller dans votre choix :

- la mention "colour free" ou "natural colour" qui indique (vous vous en doutez, bilingues que vous êtes) qu'il n'y a pas eu de rajout de colorant.
 
- la mention "un-chill filtered" ou "non-chill filtered" qui indique que le whisky n'a pas été filtré à froid, opération qui consiste à donner davantage de brillance et de limpidité au produit (marketing, quand tu nous tiens !) mais qui a la fâcheuse tendance à "dépouiller" le whisky de molécules aromatiques et de "gras". Ne soyez donc pas surpris de tomber sur des whiskies légèrement "troubles", ce qui n'est en rien un défaut, au contraire ! L'embouteilleur indépendant Signatory en a d'ailleurs fait l'une de ses marques de fabrique en commercialisant ses fameux "very cloudy".


- le degré alcoolique : mieux vaut préférer des whiskies embouteillés à 46% vol. minimum, généralement le rapport puissance/équilibre/complexité le plus satisfaisant. Sur ce dernier point, sachez que pour abaisser le degré alcoolique, on ajoute de l'eau. Tous les whiskies "bas de gamme" sont donc embouteillés à 40% vol., car au-delà, les distilleries paient davantage de taxes (et oui, ma bonne dame). Le hic, c'est que ces spiritueux sont souvent un peu "dilués". Les amateurs leur préfèreront les versions embouteillés à un degré alcoolique supérieur, ou carrément en "brut de fût" (pas d'ajout d'eau, donc des whiskies pouvant titrer jusqu'à plus de 60-62% vol.).

Voire en "single cask" : whiskies provenant d'une seule barrique très qualitative, commercialisé en édition limitée donc, embouteillée à son degré naturel (brut de fût) ou non.

Dernier point : alors qu'il est d'usage de rajouter un filet d'eau sur des whiskies puissants (notamment embouteillés en brut de fût), ce qui permet d'atténuer la puissance de l'alcool et de libérer des molécules aromatiques, je vous déconseille de rajouter des glaçons, le froid "bloquant" les arômes... Qu'on se le dise ! Sur ce...

SLÁINTE ! (santé en Gaélique)


Idées reçues et corrigées #2 : le Bourgogne, ça tape ! Version imprimable

Suite, en 2013, du cycle "idées reçues et corrigées" !

En cette période post-fêtes, il est de mon devoir de caviste de corriger une vilaine idée reçue, entendue maintes fois en cette fin d'année 2012...

Comme quoi, tel une grossre massue, "le Bourgogne, ça tape !" (SIC)


Je m'insurge ! Mais nullement, ma bonne dame ! Point du tout, mon bon monsieur !
 
Mais enfin, d'où vient cette idée généralement répandue, comme quoi les vins de Bourgogne "monteraient plus à la tête" que les vins, par exemple, du Bordelais ?...

Alors qu'ils sont généralement moins alcoolisés et capiteux que leurs cousins rhodaniens et méridionaux, moins tanniques que leurs confrères du médoc !...

Qu'on se le dise, le Bourgogne, "ça ne tape pas" ! Les effroyables migraines et courbatures qui peuvent survenir suite à l'ingestion de vins, quel qu'il soit, proviennent d'une dose trop importante de sulfites, l'une des molécules que le corps humain tolère le moins bien !

Mesdames, Messieurs, ne vous privez pas de l'infini richesse du vignoble bourguignon !

De la délicatesse, les cépages pinot noir et chardonnay (sans oublier l'aligoté - qui peut se boire sans crème de cassis - le sauvignon de Saint-Bris et le mal-aimé gamay !) vous en offriront plus que vous ne pouvez en rêver ! On n'a pas assez d'une vie pour appréhender l'extrême complexité de vins produits à partir des vignes des fameux "climats" bourguignons (*) !

Alors, partez à la découverte de la finesse des Volnay, Chambolle-Musigny et autres Beaune... Du fruité d'un gouleyant Givry ou Mercurey... De l'opulence d'un Pommard et autre Gevrey-Chambertin... De la minéralité d'un Chablis et de la majesté d'un Montrachet...

Promis, le bonheur est tout au long du chemin, à chaque détour...


(*) dans le vignoble bourguignon, le mot climat désigne un lieu-dit cadastré, caractérisé par un type de sol et un microclimat

Idées reçues et corrigées #1 : le beaujolais nouveau, ça a le goût de banane et ça donne mal au crâne Version imprimable

Tandis que l'excellent Turalo et ses collègues Y. Lejeune/J-Ph. Peyraud publient chez Delcourt une bande-dessinée au nom évocateur "Idées reçues et corrigées", je manque de m'étouffer à plusieurs reprises, en ce jour de Beaujolais Nouveau, devant le nombre de conneries que je lis sur le net !...
 

 
Depuis ce matin, c'est le carnaval des stéréotypes et autres poncifs de mes deux sur le vin...

Je vous épargne une revue de presse, mais voici quand même les deux pépites du jour :

"Par ailleurs, qui peut dire ici, honnêtement, sans mentir, qu'il a déjà bu un Beaujolais nouveau, un 15 novembre, sans avoir immédiatement envie de recracher par terre ou même davantage ? Qui peut soutenir mon regard et me jurer qu'il n'a pas terminé la soirée (dans le meilleur des cas) avec une migraine épouvantable ? Vous savez cette barre au front et ces coups derrière la nuque qui vous donnent envie d'abréger vos souffrances au plus vite ?" Guy Birenbaum/Huffingtonpost

"La plupart des vins bio n’affichent en revanche pas un très fort potentiel de garde. Seules quelques appellations comme les Graves ou les Côtes-de-Bourg peuvent prétendre à vieillir quelques années". Romy Doucoulombier/Le Figaro L'avis du Vin

Pour aujourd'hui, concentrons-nous sur le Beaujolais Nouveau. Je me ferai un plaisir d'apporter quelques corrections au soi-disant non-potentiel de garde de vins bios dans un prochain billet... Au vu du nombre d'inepties sur le vin que j'entends ou que je lis régulièrement, j'ai décidé, je lance une rubrique !

Idée reçue et corrigée n°1 : le beaujolais nouveau, ça a le goût de banane et ça donne mal au crâne.

Souvent oui, mais pas que

Mais revenons-en au début, c'est quoi un vin "nouveau" ou "primeur" ? Petite note lexicale, les deux termes recouvrent la même chose. A ne pas confondre cependant avec la "vente en primeur" des fameux crus bordelais, qui consiste, pour le client, à pré-acheter du vin qui est en cours d'élevage... ou comment vendre du vin (et remplir les caisses) avant de l'avoir fait... mais je m'égare...

En fait non, pas vraiment. Parce que là aussi, tout est question de trésorerie.

Je m'explique.

Un arrêté en date du 8 septembre 1951 dispose que les vins d'AOC ne peuvent être vendus avant le 15 décembre. Cependant, suite au lobbying de syndicats viticoles (car de nombreuses exploitations souffraient de graves problèmes de trésorerie), une note du 13 novembre 1951 précise "dans quelles conditions certains vins peuvent être commercialisés dès maintenant sans attendre le déblocage du 15 décembre". Ainsi est né le Beaujolais Nouveau. Mais pas que. Vous trouverez en effet des vins primeurs dans de nombreuses régions viticoles : en Touraine, dans le Muscadet ou encore dans le Gaillacois, pour ne citer qu'eux. Pendant longtemps, la date fût variable. Ce n'est qu'en 1967 qu'on la fixa au 15 novembre. Puis en 1985, pour des raisons marketing et de proximité avec le 11 novembre, au 3ème jeudi du mois.

Mais dis, Tonton, pourquoi ça peut avoir un goût de banane/fraise tagada/bonbon anglais ?
Vous noterez le "peut avoir". Distinct de "a forcément".
Alors pourquoi ces arômes que l'on qualifie d'amyliques (j'aime bien me la péter, j'avoue) ?
 
Premièrement, du fait de la macération dite "carbonique". Le principe est simple, vous ramassez des grappes entières que vous mettez en cuve, vous saturez le tout en CO2, et se produit une fermentation intracellulaire dite anaérobie (à l'abri de l'air, pour être clair). Ce qui, pour simplifier, permet d'extraire un maximum de fruit et de produire des vins gouleyants. Chimiquement, ce type de vinification entraîne "naturellement" l'apparition d'acétate d'isoamyle, un ester qui présente ces notes amyliques. 

Après, vient la question du levurage...

Etant donné que la plupart des vignes du beaujolais ont été à une époque pas si lointaine -  comme d'autres - matraquées de produits chimiques, cela a conduit à la mort des levures naturellement présentes sur la peau des raisins... obligeant les viticulteurs à rajouter durant la vinification des levures artificielles afin que les fermentations se déroulent normalement. Le levurage étant devenu dans les années 80 une pratique quasi-généralisée dans la région.

Parenthèse pour toi, lecteur/lectrice qui n'a jamais mis le nez dans un livre d'oenologie : la fermentation alcoolique résulte de la dégradation des sucres présents dans le moût de raisin par des levures.

V'là t'y pas que le chantres du marketing (et son goût prononcé de la standardisation), l'INRA et les grosses boîtes d'agrochimie introduisent et développent la commercialisation de la fameuse levure B71 au goût prononcé de banane !

Cerise ? Fraise Tagada ? Fraise des bois ? Il n'y a plus qu'à demander, on vous fournit le bon sachet !

Et oui, le vin, ça se fait aussi comme ça.

Bref, vous l'aurez compris : fermentation carbonique + levure industrielles arômatisées, ça fait mal...

Celui au crâne, c'est encore autre chose, c'est dû le plus souvent à un dosage en sulfites un peu trop généreux...

Alors :
OUI, on peut être saoulé par le côté marketing de l'événement
OUI, on peut considérer à juste titre que la grande majorité des vins produits est totalement standardisé et d'une qualité médiocre
OUI, un certain nombre de vignerons se sont eux-mêmes tirés une balle dans le pied à profiter de l'aubaine économique, sans chercher à produire des vins de qualité, et se retrouvent piéger à leur propre jeu

Le constat est sans appel :
- l'événement est passé de mode : il ne dure réellement plus que 3-4 jours. En tant que caviste, vous avez intérêt à avoir tout vendu avant le milieu de la semaine prochaine.
- les consommateurs ont de manière générale une très mauvaise image du vignoble du Beaujolais, qu'ils associent uniquement avec le vin nouveau, qu'ils jugent majoritairement mauvais. La plupart ne savent pas que des Morgon ou Moulin à Vent sont des crus du Beaujolais.

Pour compléter ce tableau noir, le millésime 2012 caractérisé par son lot de gel, grêle et maladies débouche sur une récolte historiquement basse. Près de 400 exploitations se retrouvent dans d'énormes difficultés financières...

Heureusement, et c'est évidemment là que je veux en venir, UN VIN NOUVEAU, QUAND C'EST BIEN FAIT, C'EST SUPER BON (ET SANS PRETENTION) !!!

ET QU'IL Y A PLEIN DE SUPERS VIGNERONS A DECOUVRIR DANS LE BEAUJOLAIS !!!

ALORS, ARRETONS AVEC CES IDEES RECUES !!!

Je ne peux qu'inviter le journaliste du Huffington Post à goûter les jus des quelques domaines suivants pour changer d'avis : Marcel Lapierre, Jean-Paul Brun, Domaine des Côtes de la Molière, PUR/Cyril Alonso, Domaine de la Fully, Domaine des Bachelards... et plein d'autres !

Et pas que dans le Beaujolais... Goûtez donc le muscadet primeur de Jo Landron !

Et par ces temps de crise, soutenez les auteurs en tous genres : achetez des BD et du Beaujolais !  Chez vos libraires et cavistes, of course, qui se feront un plaisir de vous faire prendre quelques chemins de traverse !

Quoi de mieux qu'une bonne BD accompagnée d'un verre de pif ?!...