Le p'tit blanc sans col
Free your mind and your (gl)ass will follow...
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La semaine a fort bien débuté, n'en déplaise à Cloclo, par un beau(jo) lundi au soleil !
En goguette en Lyon, l'occasion idéale d'aller faire un tour dans ce beau vignoble du Beaujolais, paré de ses plus beaux atours, sublimé par la lumière d'or d'un soleil automnal...
Malheureusement, cette image idyllique cache une situation économique des plus difficiles... Le millésime 2012 fût le théâtre de toutes les intempéries possibles et imaginables : gel, grèle, pluies abondantes et maladies, mildiou en tête ! Au final, une récolte réduite au-moins de 50% (la production des vins nouveaux sera historiquement bas). Certains ayant tout perdu. Un cataclysme de plus pour ce vignoble déjà mal en point depuis des années. A n'en pas douter, de nombreux viticulteurs lâcheront encore l'affaire cette année...
Au Domaine de la Fully, le moral n'est pas non plus au beau fixe, avec des rendements cette année de 10 hl/ha (au lieu des 35 hl/ha généralement). Même si la qualité devrait être au rendez-vous, le manque de volume sera forcément pénalisant commercialement... un client que l'on ne peut contenter une année ne revient pas forcément vers vous le millésime suivant...
Nous fûmes accueillis par Céline-Audrey, la fille de Patrick et Martine Vermorel. Depuis 2006, celle-ci s'occupe des vinifications tout en épaulant son père à la vigne. Certifié en agriculture biologique en 2003, ce domaine familial depuis 10 générations s'engage sur la voie de la biodynamie en 2007 (certification Demeter) sous l'impulsion de leur fille. Parallèlement, cette dernière développe également son propre domaine sur une surface de 4 ha.
Situé à Blacé, non loin du Mont Brouilly, le Domaine de la Fully produit des vins en AOC Beaujolais, Beaujolais-Villages, Beaujolais-Villages Nouveau et Brouilly. Ainsi qu'un peu de Crémant de Bourgogne à base de chardonnay.
Vinifié traditionnellement en macération semi-carbonique puis en cuve ou en vieux foudres, certains centenaires et ayant contenus... de la bière ! Les anciens avaient, semble-t-il, l'habitude de se fournir auprès de brasseries !
Les jus fermentent naturellement avec les levures indigènes et les vins sont souffrés très modérément. Sur 2010, les vins sont nets et élégants. Un peu austère diront certains, mais la « belle » austérité, celle qui vous fait dire qu'il y en a sous la pédale (surtout le Brouilly qui devrait évoluer d'une fort belle manière!). Pas le vin putassier qui en fait des caisses pour vous aguicher. Non, celui qui cache des trésors derrière un voile de pudeur.
De retour dans nos contrées septentrionales, et échaudé par le Sieur Baraou qui ne fait que d'poster des photos de cèpes sur Facebook, je décidais en ce jour d'Halloween, d'aller à la cueillette ! Dans le Nord, on n'a pas la Forêt de Rambouillet mais en faisant quelques kilomètres en direction de Valenciennes, on trouve quelques jolies forêts domaniales.
Depuis mon arrivée dans le pays des ch'tis biloutes, il y a un peu plus d'un an maintenant, je n'avais pas encore pris le temps de jouer au trappeur... L'enjeu était de taille, allais-je trouver la queue d'un cèpe ?!... Ou rentrer brocouille... A l'instar de Chen dans la Condition Humaine, « l'angoisse [me] tordait l'estomac ». Sortant des sentiers battus, je plongeais en pleine forêt. La présence de mauvais champignons me donnaient espoir d'en trouver quelques comestibles... La Nature étant ainsi faîte, il en pousse bien plus de mauvais que de bons, mais l'un ne va pas sans l'autre...
Au bout d'un quart d'heure, le moment tant attendu arriva : j'en trouvais un gros ! L'excitation a son comble, je continuais ma quête, plein d'espoir !
Hélas, ce ne fût pas une grande campagne. Cela ressemble plutôt à la famille Dalton, un grand, un moyen et deux petits.
M'enfin, de quoi faire une (mini)cuisine...
Au final, c'était bien bon, cette ch'tites caillettes farcies au foie gras, accompagnées de patates rissolées et de cèpes... et bien sûr, d'un beaujolais-villages du Domaine de la Fully aux délicats arômes de fruits rouges !
Buvez du beaujolais, parce que c'est bon et que les vignerons en ont bien besoin !
Imprimer | Commenter | Articlé publié par Eric Leblanc le 01 Nov. 12 |