Ce mois-ci, c'est Tom Delanoue du blog 1098.fr qui s'y colle et qui nous propose de plancher sur un thème "vin et super-héros".

Amateur à mes heures de comic-books et autres bandes-dessinées, j'ai accueilli ce thème "casse-gueule" avec joie (j'aime bien, ça, moi, les trucs capilo-tractés...), qui te permettent d'imaginer différents angles d'approche.

J'aurais pu vous parler de Super Dupont, bien sûr, notre super-héros franchouillard, fils du soldat inconnu, qui pratique le patriotisme économique en prônant sans cesse la consommation de vin et de fromage français tel le camembert, et en refusant d'être dessiné avec de l'encre de Chine.
 

Mais quitte à me gratter le crâne, j'ai préféré partir sur The Watchmen qui, avant d'être une super-production hollywoodienne, est surtout un incroyable roman graphique créé par le scénariste Alan Moore, le dessinateur Dave Gibbons et le coloriste John Higgins, publié entre 1986 et 1987 (et qui remporta en 1988 le prix Hugo, une première pour une bande-dessinée).
 

 
Synopsis : l'histoire repose sur une uchronie introduite par le Docteur Manhattan, un être presque omniscient et omnipotent, issu d'un accident nucléaire en 1960. Alors que les autres justiciers masqués de la série sont des hommes ordinaires souvent dépassés par leur propre statut et dont la légitimité est fortement remise en cause, le Docteur Manhattan représente l'arme absolue et permet aux Etats-Unis de remporter la guerre du Vietnam en quelques jours, permettant à Richard Nixon d'être réélu sans discontinuité depuis 1968 jusqu'au début du récit, en 1985. Alors que la Guerre-Froide atteint son paroxysme et que l'ombre d'une guerre nucléaire menace, le Comédien, un ancien super-héros, est mystérieusement assassiné. Dernier justicier encore actif, Rorschach décide de mener l'enquête.
 
Ce qui m'avait énormément plu, à la première lecture, en dehors de la prouesse graphique, ce fût la variété des thèmes abordés : la vieillesse des super-héros, la politique, le pouvoir, la justice, la guerre froide... Leur brutalité aussi (viol, meurtre, torture, etc.) que je n'avais jamais vu dans un comic-book. Le tout dans une réalité historique modifiée et avec, pour une fois, des personnages de super-héros troubles, ambivalents, sadiques, psychopathes, peureux... Point de noir et blanc, du gris, du gris et encore du gris. De l'épaisseur. De la profondeur. Dans le genre, probablement ce que j'ai lu de mieux.

Pour accompagner votre lecture ou re-lecture de cette bande-dessinée culte, voici quelques suggestions de vins inspirés par les 4 personnages principaux.

Pour cette jolie femme élancée et sexy, héroïne de la nuit, au coeur des jeux amoureux, j'ai pensé à un vin blanc jurassien, vieux de quelques années.
 


Domaine de l'Octavin
Reine de la Nuit 2006 (AOC Arbois)
 
Sous un léger voile de savagnin, ce vin d'une extrême délicatesse laisse transparaître les courbes élégantes et sensuelles du chardonnay. Minéralité, précision, équilibre parfait, tout y est. Servi juste rafraîchi sur un foie-gras truffé, la soirée s'annonce prometteuse...
 
 

Rorschach est, de mon point de vue, le personnage le plus intéressant de l'histoire, avec le Docteur Manhattan. Pour lui, il vous faut un vin rouge comme le sang, profond plus que puissant, avec quelques années au compteur.
 
 
Domaine Joblot
Givry 1er cru "Clos de la Servoisine" 2005

Un grand vin qui, tel notre héros, ne se donne pas au premier nez, mais qui révèle complexité et noblesse d'âme une fois le masque ôté...
 
Pour le Docteur Manhattan, personnage doté de pouvoir exceptionnelle, omnipotent et omniscient, capable de se téléporter sur Mars, il nous faut du lourd, du puissant, de l'interstellaire, du COS-MO-CUL-TU-REL !...
 
 
Domaine Viret
Maréotis 2007 (AOC Côtes-du-Rône villages Saint-Maurice)

Alain et Philippe Viret développent et expérimentent depuis plus de 20 ans leurs préceptes et méthodes de cosmoculture sur les collines du Clos du Paradis. Maréotis est l'une de leur trois sélections parcellaires (2 hectares à 250-300 mètres d'altitude orientés sud, terroirs argilo-calcaires, galets, sols profonds). Un vin d'une densité, d'une puissance et d'un équilibre hors du commun. Tels des électrons libres, les arômes de fruits noirs (mûre, myrtille), d'épices, de cuirs et de réglisse s'entrechoquent. Claque ça sur une côte à l'os, tu verras, c'est le Big Bang dans ta bouche !
 
A l'image de Daniel Dreiberg sortant de sa retraite et revêtant à nouveau son costume de Hibou, j'ai dépoussiéré un nectar angevin...



Domaine des Sablonnettes
Vieilles Vignes 2006 (AOC Coteaux-du-Layon)
 
C'est la première bouteille à laquelle j'ai pensée pour ce thème : l'emblème du hibou, l'étiquette toute "ridée" de cette cuvée "vieilles vignes", tout était raccord avec ce personnage... Une fois dans le verre, c'est encore plus hot que la scène olé-olé avec Spectre Soyeux II dans le vaisseau Archimède... ça dégouline de miel d'acacia, de cire d'abeille... l'acidité vous fait quitter terre... Avec un tiramisu aux fraises, ça joue à la bête à deux dos en apesanteur...
 
 
Bonne lecture... et à la vôtre !
 


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