Que ma chère et tendre dulcinée se rassure, je n'ai point virer ma cuti la nuit dernière, après cette longue - et copieusement arrosée - soirée...

Certes, avec pas moins de 13 boutanches pour étancher notre soif de connaissance et une délicieuse souris d'agneau pour nous rassasier, la (s)Cène ressemblait davantage à une bacchanale de la Renaissance dans un château piémontais qu'à une réunion de collectionneurs de timbres dans les Yvelines.

"Mais non, ma chérie, je ne t'ai pas trompé avec un Lorenzaccio florentin ou un Francesco d'Alba, mais... oui, je l'avoue... j'ai pris mon pied avec des Nebbiolo. Non, pas en même temps. A la queue-leu-leu. Car tout le monde s'éclate à la queue-leu-leu".



Il Goloso (le gourmand)

Azienda Agricola Guido Porro
Vigna Lazzairasco 2006
 
Robe rouge rubis, nez ouvert sans être exubérant mais précis aromatiquement et marqué par la fraîcheur. En bouche, le vin révèle un très joli panier de fruits rouges (fraise, groseille) et d'orange sanguine. Excellent rapport qualité-prix-plaisir (28 €). Et oui, le Barolo, ça coûte une blinde !... Moi aussi, ça me peine...


Il Misterioso (le mystérieux)

Brico delle Viole 2007

Le problème des grands vins de garde comme le Barolo, c'est que ça a besoin de temps pour s'exprimer. Le nez est plutôt fermé, la bouche est elle-aussi en retrait, mais l'ensemble paraît si prometteur ! A mon humble avis, dans quelques années, ça va être une bombe atomique.
 


Il Boscaiolo (l'homme des bois)

Azienda Agricola Brovia
Ca'mia 2005

Sève de pin, notes mentholées et fumées, senteurs de bois précieux (santal), zan. Sublime d'élégance et de subtilité. Merci pour cette balade en forêt, bel étranger...



Il Viaggiatore (le voyageur)

Azienda Agricolla Brovia
Rocche 2007
Incroyablement expressif (au nez, on croirait du cinsault !). Cerise confite, arômes floraux, plein de gourmandise et d'une classe folle, qui tranche quelque peu avec la relative austérité des vins précédents.



Il Magnifico (le magnifique)

Azienda Agricola Elio Grasso
Ginestra Casa Maté 2004
 
Simplement ce que l'on attend d'un grand nebbiolo. Puissance, longueur et finesse. Notes caramélisées, d'oranges et de fruits secs, une matière juteuse parsemée d'épices, des tanins de soie...



Inutile de préciser qu'avec le plat, ça matche sévère...



L'Inatesso (l'inattendu)

Comm. G.B. Burlotto
Langhe 2011
 
Râaa Burlotto !!!... J'ai encore un souvenir plus qu'ému d'un Barolo 1998 de ce fabuleux domaine ! Ce "simple" Langhe (50% nebbiolo / 50% barbera), au prix "modique" de 15 euros est déjà un régal !...

Conclusion :

Vous ne visualisez pas le Piémont sur une carte de l'Italie ? Vous n'avez jamais entendu parler du cépage nebbiolo ? Vous ne savez rien du Barolo, le "Roi du Piémont" ? Vous ne comprenez rien à la célèbre bataille des "modernistes" contre les "traditionnalistes" ? Et puis, vous n'arrêtez pas de vous demander : "POURQUOI, hin ?... MAIS POURQUOI ça coûte si cher ???!!!...".

Arrêtez donc de paniquer, et faîtes plutôt le Point avec le Docteur Dupont et le Pharmacien-blogueur Böttcher (ICI et puis ICI et puis LA-AUSSI).
 
Si ça ne passe pas, buvez un coup de nebbiolo en regardant le documentaire "Barolo Boys".


Post-scriptum :

Cette dégustation s'est déroulée au club "Le Cercle" au restaurant Le Plessy à Tourcoing. Si le niveau des 13 vins était très élevé, j'ai choisi de vous présenter ici uniquement mes coups de coeur. Un grand merci à Sébastien DESCHUTTER pour cette magnifique sélection !

 

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